Le handicap en région des savanes…
Après tant d’années passées auprès des personnes handicapées, c’est un plaisir pour moi de vous présenter ici la situation des personnes handicapées dans la région des savanes.
Soulignons d’ores et déjà qu’aucun chiffre réel n’existe, mais au regard des années d’expérience du centre, les données même partielles donnent un éclairage sur la réalité. Le Centre Don Orione de Bombouaka est une structure confessionnelle qui s’occupe des enfants et jeunes handicapées surtout moteurs depuis plus de cinquante ans. La majorité des bénéficiaires sont des cas de séquelle de poliomyélite. Mais grâce aux programmes des vaccinations et aux journées nationales de vaccination (JNV) contre la Polio, cette maladie a beaucoup reculé. Cependant dans ces dernières années, nous assistons à une recrudescence des cas d’Infirmité Motrice Cérébrale (IMC). Ces cas d’IMC ont des causes multiples. La première cause est l’accouchement difficile ou l’enfant naît avec des souffrances néonatales. Ce qui ne lui permet pas de développer ces capacités motrices et cognitives. Comme la région des savanes est une zone endémique, le paludisme est la première cause de consultation dans les centres de santé. Ainsi, l’autre cause des enfants IMC est le neuropaludisme.
La région des savanes est la région la plus pauvre du Togo avec une incidence de pauvreté de 65,1%. Ainsi, la pauvreté gangrène les familles augmentant les facteurs de risque d’accoucher des enfants handicapés. Nous pouvons citer, les grossesses chez les adolescentes, les tentatives d’avortement, la non consultation prénatale, les accouchements à domicile etc… les causes sont multiples mais en majorité dues à la pauvreté de la population et à la mauvaise répartition des centres de santé. Sans avoir un chiffre réel, on peut dire que le nombre des personnes handicapées dans la région des savanes est de 187 728 dont plus de 50% sont motrices. Le reste est réparti les personnes handicapées auditives, mentales et visuelles.
Nous rencontrons aujourd’hui, plus d’adolescentes ayant des enfants IMC. Ce phénomène est plus observé dans les villages que dans les villes avec des conséquences comme des divorces où le papa abandonne la femme avec l’enfant.
Ces filles adolescentes mères de famille savant plus quoi faire avec l’enfant se rabattent sur le Centre pour demander du soutien pour la rééducation de l’enfant. La liste est longue. Tout compte fait, le centre ne pouvant pas satisfaire à toutes les demandes sollicite toujours l’appui des partenaires pour soutenir et aider un tant soit peu ces patients.
Sommes toutes, la région regorge un grand nombre de personnes handicapées avec des causes diverses réparties dans toutes les préfectures.