« Carnet des Savanes » n°9

L’internat dit « Petit Cottolengo »

Le Centre, dans sa dynamique de promotion et de respect des droits des personnes handicapées, œuvre pour la dignité de la personne humaine en général avec une attention toute particulière pour les enfants handicapés.

En créant l’internat dit « Petit Cottolengo », le Centre accueille les enfants handicapés à partir de six ans sur demande des parents après étude de dossier. Le Centre veut par cet internat, soutenir les parents des enfants handicapés à une meilleure prise en charge de leurs enfants sur le plan de la santé, l’éducation, la réinsertion sociale et aussi permettre à d’autres familles d’exercer des Activités Génératrice de Revenu (AGR) pour subvenir un tant soit peu à leurs besoins. Il n’est pas toujours facile de prendre soins d’un enfant ayant une ou plusieurs déficiences. Comme le Centre s’est assigné pour mission, la promotion intégrale de la personne handicapée, à cet effet, le Petit Cottolengo est un cadre idéal pour la vie de ces enfants handicapés.

Sur le plan de la santé, les enfants internés bénéficient des soins de réadaptation (Kinésithérapie, orthophonie, psychomotricité et orthopédie) pour améliorer leurs conditions physique, communicationnelle, cognitive et affective. A cet effet, une salle de rééducation a été aménagée dans le dit internat pour mieux accompagner ces enfants. Ainsi, tous les spécialistes ont un programme de passage par jour pour les soins. De plus, les soins médicinaux sont assurés par un médecin accompagné des infirmiers qui passent chaque matin et soir pour le suivi médical.

Sur le plan scolaire, les enfants bénéficient d’une éducation complète. Ceux dont leur déficience permette d’aller à l’école, chaque matin et soir sont transportés par le minibus à l’école primaire Catholique de Bombouaka où, ils sont bien accueillis par leurs camarades et enseignants. Ceux dont le handicap est lourd ne leur permettant pas d’aller à l’école ordinaire, bénéficient des séances d’éducation spécialisée. De plus, ils jouissent des séances d’animation de la part des sœurs religieuses, des frères religieux et des mamans.

Vous convenez avec moi que toutes ces activités ne peuvent se passer sans la mise en place d’une équipe dynamique et compétente, vouée à œuvrer pour les enfants handicapés. Il s’agit des pères et sœurs religieux, les mamans1 et les frères. Dans cette dynamique de prise en charge des enfants handicapés au Petit Cottolengo, l’équipe des mamans est une pièce maîtresse. Elle s’occupe des enfants et entretiennent leur cadre de vie. Il s’agit de les doucher chaque matin, leur donner le petit déjeuner. Ceux qui vont à l’école prennent le chemin de l’école et les autres restent pour les cours d’éducation spécialisée. Après cela, les mamans nettoient les dortoirs, des toilettes, le réfectoire, la cuisine et de tout autre lieu accueillant les enfants. Au moment où les autres mamans s’occupent de l’entretien des locaux, la cuisinière prépare le déjeuner respectant un menu établi à cet effet. Du retour de l’école, les enfants s’y rendent au réfectoire pour déjeuner. Ceux qui peuvent manger seul commencent, puis les mamans, les sœurs et les frères donnent à ceux qui ne peuvent même pas à cause de leur déficience. Après le repas, c’est la douche de tous les enfants suivi de la sieste. A 14h30, ils se relèvent et c’est le retour pour l’école pour certains et la rééducation pour les autres. Du retour de l’école, ils se rendent utiles auprès de leurs camarades avant de passer à la douche et dîner. Après le dîner, c’est l’heure de réviser les leçons. Il s’agit d’un petit résumé d’une journée d’activité pour les mamans et les enfants.

soulignons qu’au Petit Cottolengo, règne une solidarité parfaite entre les enfants. Ceux dont la déficience est lourde sont toujours aidés par leur pair soit en leur donnant à manger, à se déplacer et même à apprendre les leçons. C’est une manière de cultiver la fraternité entre eux même s’ils sont issus de différents milieux de vie. Des fois certains enfants dont le handicap n’est pas trop lourd se rendent utiles en aidant les mamans à la cuisine et autre. C’est une manière de les préparer à être autonomes quand ils quitteront un jour l’Internat. La majorité de ces enfants sont issus des familles pauvres et même très pauvres ne disposant pas des ressources nécessaires pour se nourrir. Et que dire de leur santé ? C’est pourquoi le Centre veut à travers l’Internat assurer une prise en charge holistique de ces enfants grâce à l’appui des partenaires.

Pour la vie d’un enfant (élève) au Centre, voici les lignes budgétaires sachant que la prise en charge en santé médicale et réadaptation n’est pas prise en compte dans cette évaluation de besoins.

DésignationsMontant
2 tenues scolaires8.000 Fcfa
fournitures scolaires9.000 Fcfa
Écolage5.000 Fcfa
Pension150.000 Fcfa
Répétition45.000 Fcfa
Transport90.000 Fcfa
Total307.000 Fcfa

Aucune famille n’arrive à s’acquitter de ce montant, environ 470 Euros par an. D’où la nécessité de parrainer ces enfants pour contribuer à leur meilleure prise en charge et surtout leur garantir le droit à une vie décente.

1 – En zone rurale, dans beaucoup de pays d’Afrique l’éducation est une affaire collective. Tous les adultes sont autorisés à, et doivent, participer à l’éducation des plus jeunes. Un adulte voyant un enfant faire une bêtise se doit d’intervenir ; de même un adulte, voyant un enfant en difficulté se doit de lui venir en aide comme si c’était son propre enfant. C’est pourquoi un enfant appelle « Maman » toutes les femmes qui ont l’age d’être sa mère et « Papa »tous les hommes qui ont l’age d’être son père. « Tonton » et « Tata » seront employés pour désigner des gens plus âgés que soit mais pas suffisamment pour être des parents. Chacun devant le respect à plus âgé que lui, il n’est pas rare d’entendre quelqu’un présenter un ami à un autre en disant « c’est mon grand frère » ou « c’est ma grande sœur ».