« Carnet des Savanes » n°25

Témoignage de Mélanie, femme leader engagée…

Merci de m’avoir offert cette opportunité de partager avec vous ma vision, ma mission, et ma détermination pour le leadership des femmes de mon milieu.

Ma vision des femmes leaders est relative à l’empowerment (autonomisation) de la femme rurale et sa participation aux instances décisionnelles locale de façon significative d’ici à 2025 , la participation des femmes à la gestion (gouvernance) des affaires publiques locales et au niveau des hautes sphères décisionnelle de mon pays.

Mes perceptions sont que nous femmes leaders nous pouvons réaliser cette Noble Vision à travers l’autonomisation de la femme qui doit passer par la promotion des AGR (Activités Génératrices de Revenus) d’un taux élevé de scolarisation des filles et donc nous avons cette Vision, convaincue que nous devons nous ériger en véritable activité pour la cause de la femme, je travaille avec mes collaboratrices au quotidien à briser les chaînes de préjugés et de stéréotypés qui créent des perceptions à double dimensions , D’une part la perception sociale selon laquelle la femme doit être écartée de la gouvernance depuis la cellule familiale et d’autre part la perception personnelle qui découle de la première et qui contraint la femme à se contenter des affaires du ménage.

Je me présente : Mélanie Fédibe NAGOU, mariée et mère de deux filles. Je suis entrepreneure dans la production agricole, la collecte et la transformation des produits agricoles notamment l’amande de karité en beurre, le néré en moutarde et le soja en lait, fromage… J’exerce les activités de mon entreprise sur mon lieu de résidence (Nandodani, canton de Bogou, préfecture de Tandjouare).

Enfin je suis membre fondatrice de l’ AFL-Tan initiée par Pascaline DOUTI. J’ai participé à jeter les bases de sa création lors d’échanges sur notre quotidien et de réflexions communes pour trouver des réponses appropriées à nos difficultés. Au départ nous étions six femmes à avoir mené ces fructueux échanges, et plus précisément Pascaline, Badonkintin , Maïmouna, Abiba, Faipak et moi-même. Très rapidement, la mayonnaise a pris, vu notre engagement, et la pertinence de notre vision pour répondre aux préoccupations qui sont le lot quotidien de la quasi-totalité des femmes de notre milieu. J’avais personnellement été très active en développant une bonne approche de communication auprès des autres femmes, en accomplissant un travail de pédagogie sur notre vision et notre mission, pour les partager avec d’autres femmes.

Nous sommes allées vers les femmes de toutes les contrées de notre préfecture pour échanger avec elles et leur proposer notre appui pour entreprendre des AGR. Cet appui était à deux niveaux. Au niveau interne nous nous entraidions à travers les tontines conclues entre nous, des prêts modiques, sur les fonds de nos cotisations mensuelles, pour entreprendre de petites Activités Génératrices de Revenus.

Puis, au niveau externe, nous aidions nos consœurs à se constituer en de petits groupes en vue d’avoir accès aux micro crédits auprès des institutions de microfinances. Cet accès aux micro crédits leur avait permis d’entreprendre des AGR un peu plus consistantes et pérennes.

Avec Pascaline en particulier nous nous étions mises d’accord sur la nécessité de travailler ensemble main dans la main pour défendre nos convictions sur l’autonomisation des femmes de notre milieu et, à travers notre engagement, impacter positivement le quotidien des autres femmes. Mais pour réussir cet impact positif sur la vie de nos sœurs, il nous fallait faire un profond travail sur nous même afin de présenter la bonne image d’une femme émancipée.

Le bonheur dans l’engagement…

Alors, de ce jour, ma vie a changé pour le mieux. Les résultats de la lutte sont positifs pour moi. La vie associative a fait de moi une femme leader conformément à nos objectifs. En dehors de mon entreprise, je suis présidente préfectorale du club des mères de la Croix Rouge, point focal, au niveau de la préfecture, du Mouvement des Femmes pour l’UNIR (MFU).

Il convient de souligner aussi que ces résultats positifs n’ont pas profité qu’à moi seule. Mes consœurs également s’en sortent bien aujourd’hui à travers des AGR et grâce à cela, elles contribuent à la vie de leurs ménages et à l’éducation de leurs enfants, ce qui leur offre une place dans la société

Pascaline et Mélanie à la formation « gestion de projet » organisée par la COFET – Coordination des Organisations Féminines du Togo

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